Résumé : 
 Le mil à chandelle, Pennisetum glaucum, (L.) R. BR., est une  importante culture pluviale adaptée aux conditions climatiques extrêmes  d'Amérique d'Asie du Moyen Orient et d'Afrique. Les rendements à  l'hectare sont généralement très faibles à cause des nombreuses  contraintes abiotiques et biotiques dont le charbon du mil. L'agent  infectieux de cette maladie est Moesziomyces penicillariae (Brefeld)  Vànky (Basidiomycota, Ustilaginaceae), un champignon biotrophe endophyte  présent dans toutes les zones de culture du mil. La maladie se  manifeste par la castration des ovaires qui sont transformés en un  organe appelé sore rempli de téliospores. A l'heure actuelle, seul le  mode de pénétration par la fleur est connu. Toutefois la présence de  téliospores viables dans le sol jusqu'à une profondeur de 22,5 cm laisse  supposer la possibilité d'une infection systémique. Les travaux  réalisés portent sur la pénétration de ce champignon par les racines et  son incidence sur la formation de sores. Des plantules ont été inoculées  au niveau des racines en boîte de Magenta par des sporidies de M.  penicillariae. Des portions de racines prélevées sur de jeunes plants au  stade F4 ont montré au microscope à balayage que la pénétration  racinaire est possible. Au microscope électronique à transmission  quelques rares cas de présence du mycélium au niveau du méristème  caulinaire ont été observés. Sur les dix échantillons inoculés par la  racine et placés en serre jusqu'à la maturation des épis, aucun sore n'a  été détecté. Ainsi les observations montrent qu'une pénétration au  niveau des racines suivie d'une croissance systémique du champignon dans  la partie aérienne des jeunes plants est possible. Si la voie  efficiente d'infection du mil à chandelle par M. penicillariae est la  voie florale, il reste à définir l'impact de la pénétration au niveau  des racines sur l'étiologie et l'épidémiologie de la maladie. 
 
 Mots clés: Mil à chandelle, Pennisetum glaucum, charbon, Moesziomyces penicillariae, pénétration racinaire. 
 
 Abstract: Pearl millet, Pennisetum glaucum (L.) R. Br, is a  major rain culture adapted to the extreme climatic conditions of  America, Asia, Middle-East and Africa. The yields are generally very  weak because of many abiotic and biotic factors among which smut  disease. The causal agent of this disease is Moesziomyces penicillariae  (Brefeld) Vànky, (Basidiomycota, Ustilaginaceae). This biotropic  endophytic fungus is present in all the areas of Pearl millet culture.  Typical symptom of this disease consists in transformation of ovaries in  a structure filled of teliospores called sorus. Up to now, only  infection via spicklets by teliospores is considered. However, the  presence of viable teliospores in soil until 22.50 centimeters depth is  in favour of a systemic growth of the fungus in Pearl millet. The works  completed concern the mode of infection of this fungus via the root and  its incidence on sorus formation. Young seedlings were root-inoculated  in Magenta boxes by sporidia of M. penicillariae. Using scanning  electronic microscopy, hyphae were observed in root samples from  seedlings at the stage L4, revealing that root penetration is possible.  Using transmission electronic microscopy, hyphae were observed in stem  apices, although rarely. Upon ten plantlets inoculated by the root and  cultivated in greenhouse until maturation of spicklets, no sorus was  detected. Although roots penetration of Pearl millet by M. penicillariae  and systemic growth was demonstrated, the efficient way of infection is  via spicklets. The incidence of roots penetration on aetiology and  epidemiology of Pearl millet smut disease remains to be defined. 
 
 Key words: Pearl millet, Pennisetum glaucum, smut, Moesziomyces penicillariae, root penetration. -