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Guide d'aide à la rédation d'articles

Ce guide s'adresse principalement aux chercheurs débutants, essayant de leur éviter les travers et erreurs habituelles. Il est aussi destiné aux chercheurs expérimentés qui pourront y trouver, en quelques chapitres, les principes majeurs de la rédaction scientifique et des réponses à des questions ponctuelles de présentation ou d'organisation d'une communication scientifique écrite.

Chapitres

Un article scientifique

La science

La science a pour objectifs :

  • la recherche et l'acquisition systématique de connaissances sur les objets et le monde qui nous entourent ;
  • l'organisation et la synthèse de ces connaissances par le moyen de principes généraux (théories, lois, mesures, méthodes, etc.) ;
  • la diffusion des résultats de ces démarches.

La science est par nature soumise en permanence à la remise en question. Elle ne produit pas de vérités absolues mais des vérités relatives, aussi exactes qu'il est possible à un moment donné, pour un objet donné.

Le concept de science se fonde sur la notion de déterminisme, à savoir que les phénomènes (naturels ou provoqués):

  • ne surviennent pas de manière aléatoire ;
  • sont prédéterminés et donc reproductibles dans les mêmes conditions (Fall, 2006).

Dès lors, la finalité d'une recherche scientifique est avant tout une contribution à l'avancement de la science.

Le vecteur privilégié de communication des résultats d'une recherche est l'article scientifique dans une revue internationale avec comité de lecture (revue de rang A).

Le fait qu'il n'y ait pas de théorie définitive est la raison d'être (le « fonds de commerce ») de la littérature scientifique.

L'article

Le périodique remplit plusieurs fonctions essentielles, il assure :

  • la diffusion de l'information ;
  • l'enregistrement de cette information ;
  • sa validation ;
  • son archivage.

Un article scientifique :

  • va répondre à une question scientifique ou résoudre un problème ;
  • est dès lors essentiel dans le dialogue entre les chercheurs, entre pairs, il :
    • dégage les questions sans réponse,
    • décrit les travaux en cours,
    • donne les conclusions des recherches récemment abouties,
    • décrit des applications de la recherche,
    • fait l'état des connaissances.
  • donne au chercheur l'occasion :
    • de rendre compte de ses activités,
    • de se faire connaitre dans son milieu et son domaine,
    • d'établir sa crédibilité et sa légitimité auprès de ses pairs,
    • d'obtenir de l'avancement
  • La rédaction
  • La recherche scientifique demande de la précision, la rédaction d'un article doit être le reflet de cette précision. Autant d'attention doit être accordée à la rédaction d'un article que d'attention accordée à la recherche qu'il décrit.
  • Apprendre à rédiger un article est une finalité académique, puisque cet apprentissage représente le passage entre le monde académique et le monde professionnel. Apprendre à rédiger un rapport de recherche, comme un mémoire ou une thèse, finalise déjà la démarche professionnelle de façon générale. Mais apprendre à rédiger un article scientifique couronne cette démarche pour ceux qui se destinent à une carrière professionnelle dans la recherche universitaire, gouvernementale ou privée.
  • La rédaction d'un article fait intégralement partie du processus de recherche. Une expérimentation mal conduite ne sera pas masquée par un article aussi bien écrit soit-il, par contre un article mal écrit ne pourra pas refléter un excellent travail de recherche.
  • La rédaction de l'article est aussi importante que la recherche elle-même, il est donc normal que la rédaction prenne du temps.

Une question de méthode

S'organiser

Au cours du travail de recherche, avant même de rédiger l'article, il est essentiel :

  • de prendre des notes ;
  • d'annoter les tableaux de résultats ;
  • de collecter des articles  avec des résultats qui concourent à la recherche et de rédiger des notes critiques sur chacun d'eux.

Ce travail est aussi nourri par des discussions entre collègues.

Avant l'apparition des outils électroniques, Booth, en 1975, suggérait d'utiliser ce qu'il appelait un « réservoir » :

  • de travailler avec 6 grandes feuilles sur lesquelles est inscrit le nom des différentes parties (titre, résumé, introduction, matériel et méthodes, résultats, discussion) ;
  • de rédiger ensuite un squelette avec toutes les informations.

Cette méthode reste valable et peut même être améliorée grâce à l'utilisation d'un traitement de texte.

La rédaction doit commencer le plus tôt possible. Il est généralement possible de recourir à une nouvelle manipulation de laboratoire lors de la découverte d'une information manquante.

Les étapes

O'Connor (1991) propose une séquence en 14 étapes pour rédiger un article (Tableau ci-dessous), même s'il n'est pas toujours nécessaire de suivre scrupuleusement cette séquence qui ne tient pas compte des avancées technologiques (outils bureautiques), certaines étapes s'avèrent indispensables avant de commencer la rédaction :

  • le choix de la revue ;
  • la définition de la liste des auteurs ;
  • la rédaction des grandes lignes de l'article ;
  • les demandes d'autorisations nécessaires pour la reproduction d'illustrations publiées précédemment.

Principales étapes pour la préparation de l'édition d'un article de recherche

  1. évaluer le travail
  2. choisir la revue, obtenir les instructions aux auteurs et les lire
  3. se mettre d'accord sur la liste des auteurs
  4. écrire un titre provisoire et choisir les chapitres principaux
  5. décider des grandes lignes
  6. demander, le cas échéant, les autorisations pour la reproduction de matériel publié précédemment
  7. choisir et créer les tables et les figures
  8. écrire un premier jet et présenter un article préliminaire
  9. laisser le premier jet de côté pendant quelques jours pour rendre la relecture plus aisée
  10. préparer la liste des références
  11. revoir la structure
  12. revoir le style
  13. demander des commentaires à des collègues et réviser à nouveau
  14. relire les instructions aux auteurs, retaper le manuscrit et faire une dernière lecture

D'après O'Connor (1991)

Le type d'article

Avant de débuter la rédaction, il faut aussi choisir le type d'article (Dubois, 2005).

L'article sera :

  • un article a priori s'il est produit directement à partir des données de la recherche, sans passer par un rapport de recherche ;
  • un article a posteriori s'il est produit à partir d'un rapport de recherche qui sera en général un compte-rendu exhaustif de la recherche.

Par ailleurs, l'article sera :

  • un article primaire s'il présente des résultats inédits ;
  • un article de synthèse s'il présente un état de l'art sur un problème donné.

Il faut aussi en choisir la longueur :

  • s'il est court, ce sera plutôt une note de recherche préliminaire dans une revue spécialisée en communication rapide (« letter journal »). Dans un environnement compétitif, il vaut mieux, dans un premier temps, privilégier la rédaction d'une note de recherche. Le temps de rédaction et de publication d'une note de recherche sera nécessairement plus court ;
  • s'il est plus long, ce sera un article qui devra faire le rapport complet d'une recherche.

Un seul article

Il faut avant tout éviter de rédiger plusieurs articles qui sont des parties (tranches) d'un seul article. Ce découpage est en général repéré (et rejeté) par les éditeurs et n'a de sens que s'il s'agit d'une recherche longue qui présente manifestement différentes parties susceptibles d'intéresser des lectorats différents. On parle dans ce cas de « publication salami » ou « salami science » (O'Connor, 1991).

L'article doit être original, ne pas avoir été publié (ou être soumis !) dans une autre revue.

Soumettre le même article à deux revues en même temps peut être considéré comme un gain de temps pour l'auteur. C'est pourtant inacceptable et c'est une perte de temps pour les revues et les lecteurs.

Cette condition (pas d'autre soumission) est souvent précisée dans le guide des auteurs. Elle n'est cependant pas valable pour une publication « normale » :

  • qui fait suite à une note de recherche ;
  • qui fait suite à une présentation orale ;
  • qui s'adresse à un tout autre public.

Il est néanmoins préférable d'en informer l'éditeur (O'Connor, 1991).

Le choix de la revue

Principaux critères

Avant le début de la rédaction, il faut choisir la revue dans laquelle l'article va être publié. Le choix de la revue, c'est aussi le choix du type de lecteurs, du niveau et de la langue.

Nombre de critères peuvent être utilisés (voir tableau ci-dessous) pour choisir la revue. Pour l'auteur, les premiers critères sont :

  • la langue (maternelle ou d'usage) ;
  • la présentation et le contenu ;
  • le mode de diffusion (électronique plutôt que traditionnelle) ;
  • les frais réclamés (Dubois, 2005).

Principaux critères pour guider le choix d'une revue

  • Type de diffusion :
    • open acces ou à tout le moins éditée par un éditeur « fair »
    • large diffusion avec un tirage élevé et/ou présence sur Internet
    • qui publie avec une bonne fréquence (plus de chance de paraitre rapidement)
    • qui publie rapidement (de préférence entre trois et six mois)
  • Reconnaissance internationale :
    • présence dans le JCR
    • présence dans les bibliographies du domaine
  • Audience :
    • revue spécifique à un domaine ou revue généraliste qui couvre plusieurs domaines
    • qui publie en anglais (pour la visibilité internationale)
  • Type d'édition :
    • qui effectue une mise en pages professionnelle (pas une simple impression)
    • qui ne limite pas trop le nombre de pages
    • qui autorise l'utilisation de la couleur (de préférence sans surcout)
    • qui publie les illustrations avec une qualité suffisante
  • Gestion des droits :
    • qui propose, à l'auteur, un contrat clair où sont précisés les droits cédés
    • qui autorise, sans condition, le dépôt dans un répertoire institutionnel

Le facteur d'impact

Le facteur d'impact

Le facteur d'impact (IF, impact factor) d'une revue est une valeur calculée par Thomson Scientific (anciennement ISI – Institute of Scientific Information) depuis 1960. L'IF est l'outil le plus ancien et le plus réputé auprès des scientifiques.

La base de données Web of Science (WoS) a la spécificité de reprendre, en plus des données bibliographiques (titre, auteur(s), etc.), les bibliographies complètes de chaque article. Le calcul est réalisé à partir du nombre de citations dans ces bibliographies (de ± 8 000 revues reprises dans le WoS).

Pour calculer l'IF 2008 d'une revue :

  • on compte, en 2008, dans les 8 000 autres revues, le nombre de citations d'articles de 2007 et de 2006 de cette revue ;
  • on divise le nombre obtenu par le nombre d'articles que cette revue a publié ces deux années.

Si l'IF est de 2,00 pour une revue et que cette revue a publié 50 articles au cours de ces 2 années, cela signifie :

  • qu'il y a, en 2008, 100 citations d'articles (publiés en 2007 ou en 2006) de cette revue ;
  • que l'on peut considérer, qu'en moyenne, en 2008, chaque article a été cité 2 fois.

L'IF est une mesure de la notoriété d'une revue et non d'un article. Les IF calculés par Thomson Scientific sont publiés chaque année dans le Journal Citation Report.

Pour toutes sortes de dossiers (promotions, projets, financements), le chercheur doit produire une liste de publications. Cette liste est utilisée par les institutions et les bailleurs de fonds pour évaluer leur activité scientifique. Un IF élevé augmente le « poids » d'un article dans une bibliographie. Cependant, Certaines institutions estiment maintenant qu'un article en libre accès a aussi plus de poids.

Les autres outils

D'autres outils peuvent cependant être utilisés pour mesurer la qualité (ou l'audience) d'une publication :

  • le principal concurrent, Scopus (Elsevier), permet une recherche (parmi 15 000 titres) comme dans une bibliographie classique (auteur, titre, sujet, etc.) et donne pour chaque article, les articles cités et les articles citant (le nombre de citations) ;
  • le Faculty of 1000 Biology ou Medicine est une base de données qui reprend les « most interesting papers » publiés en biologie ou en médecine. Les articles sont évalués par un panel de 2 300 scientifiques (les « faculty members ») qui proposent un bref commentaire sur les articles et les qualifient de : « recommended », « must read » ou « exceptional »;
  • le ranking effectué par Google Scholar : les documents les plus souvent cités apparaissent en première position (avec le nombre de citations trouvées). Il est cependant difficile de connaitre l'ensemble des sources utilisées ;
  • l'Eigenfactor.org, un projet de l’université de Washington en libre d’accès fournissant un classement et une cartographie des revues selon les disciplines. Il utilise l’influence des citations et le coût des revues pour réaliser ses classements.

Pour les trois premières alternatives (dont les deux premières sont payantes), contrairement à l'IF qui mesure la notoriété des revues sur base des citations, c'est ici le document (article, rapport, etc.) qui est lui-même concerné. Pour la quatrième, c'est toujours la revue qui sert de référence.

Les limites

L'IF est le plus connu mais aussi le plus critiqué :

  • on estime à 24 000 le nombre de revues scientifiques de rang A, revues internationales avec comité de lecture (d'après l'Ulrich's Serials Analysis System) et « seulement » 8 000 de ces revues sont analysées par Thomson Scientific ;
  • bien que 43 pays soient couverts, la majorité des revues indexées sont anglo-saxonnes ;
  • d'un domaine à l'autre, l'IF ne peut pas être utilisé pour réaliser des comparaisons. Il y a de grandes inégalités entre disciplines et sous-disciplines. Les revues des domaines bio-médicaux sont celles qui ont les IF les plus élevés.
  • mais surtout, l'IF est une mesure bibliométrique qui ne tient pas vraiment compte des contenus ... en quelques sorte, cela revient à juger de la qualité d'un musicien en comptant ses productions, sans écouter sa musique.

Le droit d'auteur

Principe

Ce chapitre concerne vos droits par rapport à votre éditeur et vos lecteurs mais aussi vos devoirs envers les auteurs que vous citez et utilisez dans votre travail.

Le droit d'auteur protège l'ensemble des œuvres littéraires et artistiques, c'est-à-dire toutes les productions du domaine littéraire, scientifique et artistique sur tout support (y compris les manifestations orales de la pensée).

Pour faire l'objet d'une protection, l'œuvre doit :

  • impérativement être originale, une expression de l'effort intellectuel de son auteur ;
  • avoir été mise en forme pour pouvoir être communiquée (les idées non exprimées publiquement ne sont donc pas concernées).

Contrairement aux brevets qui nécessitent un enregistrement, le droit d'auteur est acquis automatiquement et sans formalité d'enregistrement ou de mention particulière. Le symbole © est recommandé mais non obligatoire.

  • en Belgique, c'est le Ministère des Affaires économiques qui gère le droit d'auteur ;
  • en France, c'est le Ministère de la Culture et de la Communication.

Il y a quelques exceptions à cette protection :

  • les actes officiels (lois, décrets, déci-sions de justice, etc.) ne sont pas concernés par le droit d'auteur ;
  • les œuvres dont l'auteur (ou le dernier auteur) est décédé depuis au moins 70 ans tombent dans le domaine public (on dit que la durée des droits d'auteur est expirée).

Le droit d'auteur est constitué de deux volets distincts, les droits patrimoniaux et les droits moraux.

Les droits patrimoniaux

Les droits patrimoniaux concernent le droit de reproduction. Celui-ci permet :

  • d'autoriser ou d'interdire la reproduction d'une œuvre de quelque manière et sous quelque forme que ce soit ;
  • d'autoriser la traduction ou l'adaptation de l'œuvre ;
  • d'en contrôler la distribution, l'importation, la reproduction, la citation et le prêt.

Les droits patrimoniaux couvrent aussi le droit de communication au public et la rémunération de l'auteur.

L'auteur peut, par contrat, céder ses droits patrimoniaux ou consentir une licence à un tiers (un éditeur). L'éditeur prévoit en général une rémunération allant de 5 à 15 % du chiffre d'affaires.

La rédaction d'un article ou d'une participation à un ouvrage collectif ne donne en général lieu à aucune rémunération (cession gratuite) et bien souvent la cession est considérée comme tacite. Soyez attentif à cet aspect et demandez à votre éditeur des précisions sur les droits cédés.

En principe, s'il n'y a pas de contrat, il n'y a aucun droit cédé mais en pratique, les éditeurs considèrent que vous cédez tacitement tous vos droits patrimoniaux.

Le droit de citation

Le droit de citation est inclus dans les droits patrimoniaux. Il permet de reproduire et de communiquer au public de courtes citations d'œuvres de toute nature sans le consentement des titulaires du droit d'auteur (l'auteur ou l'éditeur s'il y a eu session).

La taille de la citation autorisée dépend de la longueur du texte original lui-même. Le législateur suggère :

  • 15 lignes sur un texte qui en comporte une centaine ;
  • pour un livre, un maximum d'une page.

La condition principale étant que la citation soit effectuée dans un but de critique, de polémique, d'enseignement ou dans des travaux scientifiques.

Le droit de citation ne concerne que les données textuelles. Pour l'utilisation de tableaux et de figures (cartes, graphiques, photographies, etc.), il faut solliciter une autorisation du titulaire du droit d'auteur et faire figurer cette autorisation dans la légende (« reproduit avec l'autorisation de ... »).

Vous devez y être attentif et identifier le plus rapidement possible le titulaire et lui demander l'autorisation de reproduction. Les éditeurs sont de plus en plus attentifs à ces aspects et vous demanderont bien souvent de garantir que vous avez les droits et/ou les autorisations sur tous les tableaux et figures utilisés.

Cependant, si vous adaptez l'illustration de manière substantielle, vous ne devez plus demander d'autorisation mais citer sa source avec précision (« d'après ... »).

Les droits moraux

Les droits moraux touchent à la personnalité de l'auteur. Liés au droit de paternité, ils permettent à l'auteur :

  • de revendiquer la paternité de l'œuvre ;
  • d'exiger la mention de son nom lors de l'exploitation (citation par exemple).

Ils donnent aussi à l'auteur le droit de divulgation, le droit de présentation au public et le droit au respect de l'œuvre lui permettant par exemple de s'opposer à toute modification de l'œuvre.

Ces droits sont incessibles. Il appartiennent toujours à l'auteur.

Internet

Les documents sur Internet, plus facilement accessibles, ne sont pas forcément libres de droits.

Il faut appliquer, pour les documents sur Internet, les mêmes règles que pour les documents imprimés.

Il n'y a que les documents déclarés « en libre accès » :

  • qui sont libres de droits patrimoniaux ;
  • jamais des droits moraux qui touchent à la paternité de l'œuvre.

Une alternative

Les licences Creative Commons partent d'une logique inverse. Elles proposent :

  • quelques droits réservés (au choix de l'auteur) ;
  • plutôt que tous les droits réservés.

Ces licences prévoient quatre attributs combinables (il existe six contrats différents, combinaisons de ces quatre attributs) :

  • Attribution, paternité (BY) : correspond au droit moral, obligatoire pour tous les contrats ;
  • Non Commercial (NC) : pas d'utilisation commerciale de l'œuvre dérivée ;
  • No Derivative works (ND) : pas de modification de l'original, donc, uniquement reproduction sans modification ;
  • Share Alike (SA) : partage aux conditions identiques (même licence).

Les licences Creative Commons, en accord parfait avec le principe du libre accès :

  • ne sont pas en contradiction avec la loi sur les droits d'auteur et sont perpétuelles (70 ans après la mort de l'auteur, comme dans la loi) ;
  • sont irrévocables parce que l'auteur ou les ayants droit ne peuvent revenir sur la licence accordée (Thoumsin, 2008).

Le plagiat

Le principe de base est le respect total du droit d'auteur et, dans tous les cas, le respect de la paternité de toutes les productions intellectuelles.

La notion de plagiat est multiple, pour l'UQAM (2008) plagier c'est :

  • copier textuellement un passage d'un livre, d'une revue ou d'une page web sans le mettre entre guillemets et/ou sans en mentionner la source ;
  • insérer dans un travail des images, des graphiques, des données, etc. provenant de sources externes sans en indiquer la provenance ;
  • résumer l'idée originale d'un auteur en l'exprimant dans ses propres mots, mais en omettant d'en indiquer la source ;
  • traduire partiellement ou totalement un texte sans en mentionner la provenance ;
  • utiliser le travail d'une autre personne et le présenter comme le sien et ce, même si cette personne a marqué son accord.

Au delà du simple respect des lois qui régissent le droit d'auteur, la qualité scientifique d'un travail et l'intégrité intellectuelle de son auteur ne peuvent pas faire l'impasse sur le respect de la propriété intellectuelle.

Le plagiat a toujours existé. Avec l'apparition d'Internet, le plagiat est peut-être plus facile (copié-collé) mais aussi plus rapidement découvert (avec ou sans logiciels spécialisés).

Le libre accès

Fondements

L'idée de la publication en libre accès a principalement été motivée par une réaction au monopole des grands éditeurs :

  • Depuis 1970, Elsevier, Springer/ Kluwer, Wiley/Blackwell, ACS, etc. ont racheté des revues à haut facteur d'impact : le « portefeuille » de titres de ces éditeurs est bien souvent considéré comme essentiels par les chercheurs ;
  • Avec le temps et surtout depuis l'apparition des périodiques électroniques, on note un changement progressif du paysage de la publication scientifique (Jérôme, 2000) avec une appropriation progressive du pouvoir de la communauté scientifique par les éditeurs (ils vendent aux bibliothèques des universités des contenus produits par les chercheurs de ces universités) ;
  • Les éditeurs proposent l'accès au texte intégral des articles de plusieurs centaines de titres (les big deals) avec des liens entre les bases de données et les articles. Ces services sont « offerts » pour faciliter l'accès à l'information et sont devenus indispensables. Cependant, le prix demandé est en augmentation constante (10 % par an dans les années 1990 !) et semble de moins en moins justifié..

Les quatre fonctions du périodique (diffusion, enregistrement, validation et archivage) se réorganisent et se séparent.

Depuis 1990, grâce au développement d'Internet et à la prise de conscience de certains scientifiques ainsi que du monde des bibliothèques, le mouvement de contestation « open access » n'a cessé de s'amplifier. Il s'est organisé progressivement par :

  • des pétitions ;
  • des déclarations successives (INIST, 2009) ;
  • un élargissement progressif à tous les domaines de la science.

Les arguments

“Open Access is not self-publishing, nor a way to bypass peer-review and publication, nor is it a kind of second-class, cut-price publishing route. It is simply a means to make research results freely available online to the whole research community.”

(Malcolm Read, Executive Secretary, JISC)

de plus :

La science repose sur l’élaboration, la réutilisation et la critique ouverte du contenu publié des connaissances scientifiques.

Pour que la science fonctionne convenablement et que la société puisse profiter pleinement des activités scientifiques, il est essentiel que les données de la science soient ouvertes (Principes de Panton)

 

En définitive, il y a essentiellement quatre arguments en faveur du libre accès :

  • il permet une plus grande visibilité de la publication ;
  • il valorise les efforts consentis par les pouvoir publics et privés qui financent la recherche ;
  • il augmente les échanges entre chercheurs (y compris avec les chercheurs des pays en développement) ;
  • il réduit le monopole des sociétés commerciales dans la diffusion de l'information scientifique.

 

L'accroissement du nombre de revues scientifiques en libre accès, largement diffusées sur Internet, doit inciter progressivement les auteurs à se tourner vers des canaux de diffusion plus éthiques, permettant le dépôt ou publiant en libre accès.

Il est démontré (Harnad et al., 2004) qu'un article en libre accès est cité de 2,5 à 5 fois plus souvent qu'un article dont l'accès est payant.

Voir aussi : le tour d'horizon proposé sur ORBi.

Pratiquement

En 2001, à Budapest, la création de l' « Open Archives Initiative » (protocole OAI) a produit un ensemble de règles et de normes. Il recommande deux voies pour participer au libre accès :

  • la voie verte : l'auto-archivage au stade de pré-publication (pre-print) ou de publication éditée (e-print) : l'auteur doit toujours vérifier s'il en a l'autorisation (et le cas échéant, la demander) ;
  • la voie d'or : les revues en libre accès.

En 2003, la déclaration de Bethesda définit plus précisément ce qui est permis dans le cadre des publications en accès libre :

  • Les auteurs accordent à tous les utilisateurs un droit d'accès : gratuit, irrévocable, mondial et perpétuel ;
  • concèdent à tous les utilisateurs une licence (par exemple Creative Commons) leur permettant :
    • de copier,
    • d'utiliser,
    • de distribuer,
    • de transmettre
    • de visualiser publiquement l'œuvre,
    • d'utiliser cette œuvre pour la réalisation et la distribution d'œuvres dérivées, sous quelque format électronique que ce soit,
  • dans un but raisonnable, à condition d'en indiquer correctement l'auteur.

... le libre accès est donc bien plus qu'un accès gratuit !

En février 2007, les recteurs des universités belges ont signé la déclaration de Berlin « pour favoriser la publication des résultats de recherches en libre accès », rejoignant ainsi de nombreuses universités dans le monde. De nombreux dépôts institutionnels ont été créés, comme ORBi (pour Open Repository and Bibliography) à l'Université de Liège.

Quelles revues

Pour identifier la ou les revues qui publient en libre accès dans votre domaine, il faut consulter le guide « Journal info » créé et maintenu par l'Université de Lund en Suède. Ce site précise, pour chaque revue :

  • le type d'accès (ouvert, ouvert avec conditions ou embargo, fermé) ;
  • les couts pour l'auteur ;
  • une idée de sa qualité (facteur d'impact et bases de données qui l'indexent).

Pour les revues qui ne publient pas en accès libre ou qui ne permettent pas l'archivage dans les dépôts institutionnels, une liste de revues « plus éthiques », qui publient dans le même domaine, est fournie.

La politique de diffusion de plus de 700 éditeurs de revues scientifiques est aussi décrite par le projet Sherpa/Romeo. Les statistiques de février 2010 font apparaitre que 63 % des éditeurs acceptent certaines formes de dépôt :

  • soit sans condition (la version électronique de l'éditeur) ;
  • soit seulement la version pre-print (la première version soumise à l'éditeur) ;
  • soit la version post-print auteur qui la dernière version de l'auteur, après le processus d'évaluation et de corrections.

La structure de l'article

Le modèle IMReD

Basé sur près de 350 ans de pratique éditoriale (le Journal des savants paraissait pour la première fois en 1661), le processus de rédaction s'est largement standardisé. Pour les revues biomédicales par exemple, le « Vancouver Group » a, en 1979, élaboré un ensemble de conseils sous la forme d'instructions aux auteurs. Ces recommandations reprises dans l'Uniform Requirements for Manuscripts Submitted to Biomedical Journals, sont suivies par plus de 500 journaux qui y adhèrent.

Organisé pour permettre aux « pairs » de faire des observations et de répéter les expérimentations, la standardisation du processus de rédaction favorise l'évaluation de la qualité du travail de recherche réalisé.

Toutes les revues scientifiques de rang A, revues internationales avec comité de rédaction et évaluation externe (soit approximativement 24 000 revues d'après l'Ulrich's Serials Analysis System, demandent à leurs auteurs de respecter ces standards de rédaction internationalement adoptés.

Chaque article est divisé en parties qui jouent chacune un rôle précis. Le modèle standard pour la partie centrale (le corps) de l'article est le modèle IMReD (IMRaD pour les anglophones) :

  • Introduction ;
  • Matériel et méthodes ;
  • Résultats ;

(et/and)

  • Discussion.

Le corps du texte est précédé d'une partie liminaire (titre, auteur(s), résumé et mots-clés) et complété par les éventuels remerciements, la bibliographie et les annexes.

Autres modèles

On peut trouver d'autres types de plans, moins connus (Devillard et al., 1993) :

  • OPERA (Observation, Problème, Expérimentation, Résultats et Action) qui est plutôt utilisé pour les articles analytiques dans les sciences appliquées ;
  • ILPIA (Introduction, Littérature, Problème, Implication, Avenir) qui convient mieux aux articles de synthèse.

Les articles de synthèse

Les articles de synthèse ne suivent pas le modèle IMReD. Ils sont constitués par l'analyse ou le résumé de résultats originaux publiés dans des articles de recherche.

D'une manière générale :

  • ils ne contiennent pas de résultats originaux ;
  • ils paraissent soit dans des publications spécifiques (advances in... ou annual review of...) ou dans la partie de périodiques appelée : review, progress, advances, focus on ou overview ;
  • ils font référence à une bibliographie importante.

L'objectif est ici de permettre au lecteur d'être rapidement informé sur l'état d'avancement dans un domaine de la science ou de débuter un travail de recherche. Leur structure est donc simplifiée puisqu'ils ne sont pas associés à un travail de recherche.

Importance relative des parties

Le principal objectif d'un article est de transmettre des informations et d'être lu.

En essayant de mettre en regard l'importance relative des différentes parties d'un article (en nombre de mots) et l'importance que vont y accorder les lecteurs (il est de coutume de dire que 90 % des lecteurs ne lisent que le titre), on constate un renversement total des proportions.

Alors que le titre :

  • ne comporte que quelques mots (moins de 1% de l'ensemble)
  • il arrive largement en tête du palmarès.

Il doit donc être particulièrement bien choisi. Le résumé, les différentes figures et les tableaux doivent eux être totalement représentatifs du contenu de l'ensemble de l'article et lisibles indépendamment (Pochet, 2005).

La partie liminaire

Le titre

Il faut avoir choisi un titre provisoire avant le début du travail.

Le choix du titre définitif s'imposera de lui-même après la rédaction des conclusions :

  • Court,
  • clair,
  • synthétique,
  • avec un éventuel sous-titre plutôt qu'un titre trop long.

Le titre doit contenir trois éléments essentiels :

  • il doit reprendre le nom de l'organisme étudié ;
  • l'aspect ou le système étudié plus précisément pour cet organisme ;
  • les variables en jeu.

Le titre peut même contenir une partie du résultat s'il est particulièrement significatif. Par exemple :

  • "Le blé dur, influence de la température et de l'humidité"
  • "Étude des facteurs favorisant le développement du blé dur"
  • "Une température élevée favorise la croissance du blé dur"

Il faut parfois aussi rédiger un titre courant, plus court, qui sera imprimé en en-tête, une page sur deux.

Les auteurs

Le choix des auteurs de l'article doit parfois faire l'objet de négociations. La décision doit être prise avant le début du travail. Idéalement, elle est reprise dans le programme ou la convention de recherche.

Pour Day (2008), pour être considéré comme auteur :

  • il faut avoir joué un rôle central dans la détermination des hypothèses ;
  • avoir contribué à l'obtention, à l'analyse et à l'interprétation des résultats ;
  • avoir participé à la rédaction d'une partie significative de l'article.

L'auteur doit aussi avoir participé à la révision de l'article de manière substantielle sur le fond autant que sur la forme.

L'ordre d'apparition des auteurs aussi est très important. Le premier auteur :

  • est celui à qui le travail a été confié ;
  • qui a réalisé la majeure partie du travail scientifique ;
  • il a rédigé les différentes parties de l'article.

Il faut être attentif au fait que pour les citations, seul le nom du premier auteur apparait. De même, dans les bibliographies, si le nombre d'auteurs dépasse six voire quatre (suivant la règle suivie), seuls les trois premiers, ou uniquement le premier, apparaissent. Le premier auteur sera aussi le seul à pouvoir intégrer l'article dans un travail doctoral. Apparaitre comme premier auteur est donc très important.

Les coauteurs sont indiqués dans l'ordre de l'importance de leur participation. Day (2008) propose, pour éviter d'avoir à trancher sur ce point délicat, que l'ordre alphabétique soit préféré.

En principe l'ordre hiérarchique est exclu mais dans la pratique, il apparait régulièrement que le supérieur hiérarchique figure en dernier lieu. On peut considérer cet ajout comme une caution, utile pour les jeunes chercheurs.

L'inclusion d'un nom dans la liste des auteurs ne doit pas être confondue avec la liste des remerciements (qui vient avant la bibliographie). Toutes les personnes qui ont contribué à la recherche ou à la rédaction mais de manière non substantielle (une manipulation, une aide en statistique, une lecture pour corrections, etc.) peuvent être remerciées à la fin de l'article.

Le nom des auteurs est complété par leur affiliation. L'affiliation est l'adresse professionnelle de l'auteur. Elle est indiquée de manière précise pour permettre au lecteur de prendre contact avec les auteurs. Au moins un des auteurs indiquera son adresse de courrier électronique.

Le résumé

Le résumé comporte entre 100 et 250 mots suivant les revues. Il ne faut en tout cas pas dépasser les 300 mots.

Le résumé est généralement rédigé en deux langues, voire trois (certaines revues se chargent elles-mêmes de la traduction).

Le résumé doit répondre aux questions suivantes :

  • Pourquoi cette expérimentation, cette recherche ?
  • Qu'a-t-il été fait et comment ?
  • Qu'a-t-il été trouvé ?
  • Que signifient ces résultats ?

En fait, le résumé reprend les différentes parties de l'article (IMReD). Idéalement, il ne doit pas faire référence à un tableau ou à une citation. Il doit être compréhensible sans le texte de l'article.

S'il n'y a pas de conclusions définitives, il convient alors de signaler que les résultats sont discutés.

La langue anglaise fait une distinction entre « summary » et « abstract » (O'Connor, 1991). Le premier est destiné aux personnes qui ont lu l'article, il résume ce qu'elles viennent de lire. Le second est destiné aux lecteurs qui n'ont pas encore pris (ou ne prendront pas) connaissance du texte. Les données du « summary » peuvent être intégrées dans les conclusions/discussions. L'« abstract » (qui vient dans la partie liminaire) est obligatoire et incontournable. Il est rédigé, avec soin, après avoir écrit le corps du texte et choisi le titre.

Traductions

Titre, résumé et mots-clés doivent être rédigés avec le plus grand soin. Ils seront repris tels quels dans les bases de données. Certains lecteurs ne lisent que le titre et le résumé.

Pour les revues bilingues ou trilingues, vous devrez en général fournir titre, résumé et mots-clés dans les deux ou trois langues.

Le corps de l'article

Introduction

Le rôle de l'introduction est de présenter la question qui est posée et de la replacer dans le contexte de ce qui est déjà connu (revue de la littérature).

L'introduction décrit :

  • situe le contexte ;
  • la nature et l'importance du problème posé.

L'utilisation de la méthode des « 5W » (Why ?, What ?, Who ?, When ?, Where ?) est souvent utile pour ne rien oublier.

L'introduction doit :

  • indiquer le problème ;
  • se référer à la littérature publiée
  • présenter la ou les hypothèse(s).

Il ne faut cependant pas se perdre dans la littérature sur le sujet. L'objectif de l'introduction est d'aider le lecteur à bien se situer dans la recherche décrite et non dans toute l'étendue et l'historique de la connaissance sur le sujet (ce qui est plutôt l'objectif d'une revue bibliographique).

Cette partie permet de justifier le choix des hypothèses et de la démarche scientifique. L'hypothèse que vous présentez et que vous vérifiez a un rôle central dans le processus de recherche. Elle doit être exprimée clairement et sans ambiguité (« l'élévation de la température augmente la vitesse de germination du blé dur »).

Dans la dernière phrase de l'introduction, il est possible de glisser un mot, très court, sur les conclusions ; le lecteur pourra en effet mieux apprécier les éléments qui suivent s'il connait les conclusions (Booth, 1975 ; Day, 2008 ; Malov, 2001).

Matériel et Méthodes

Dans cette partie, vous décrivez, dans l'ordre, ce qui a été réalisé au cours de l'expérimentation.

Il faut clairement expliquer ce qui a été fait et comment, en omettant les détails superflus.

L'objectif est :

  • de permettre à un autre chercheur de reproduire les résultats obtenus ;
  • d'utiliser la même méthode dans une autre expérimentation.

La description du protocole expérimental (Dagnelie, 2003) doit contenir :

  • les conditions de réalisation de l’expérience ou de la recherche ;
  • les facteurs dont on a étudié l’influence ;
  • les individus qui ont été observés (population, échantillonnage...) ;
  • le protocole expérimental mis en place (durée, traitements, nombre d'observations, d'échantillons, de répétition...) ;
  • les observations qui ont été réalisées et les modalités de collecte de ces observations ;
  • l'incertitude relative et la précision des instruments ;
  • les outils (principalement statistiques) d'analyse des observations.

Il faut bien justifier le choix de la méthode (y compris les méthodes statistiques) ou d'un type de matériel si des alternatives raisonnables existent (O'Connor, 1991).

Notez que vous ne devez pas récrire tous les détails d'un protocole déjà bien décrit dans la littérature. La simple citation et une description brève – en quelques mots – avec un renvoi à une référence sont suffisants. Cependant, si le protocole a été adapté, il faut être plus précis et décrire les différences (Malov, 2001).

Résultats

Dans cette partie :

  • les données ne sont pas discutées, ni interprétées, ni commentées ;
  • il n'y a pas de références bibliographiques ;
  • les résultats sont préférentiellement présentés sous forme de tableaux ou de figures.

Avant d'entamer la lecture complète d'un article, le lecteur va généralement, après avoir lu le titre et le résumé, consulter les tableaux et les figures. Leur choix est donc essentiel. Ils doivent être lisibles indépendamment du texte (Malov, 2001).

Pour un manuscrit de six pages, ne pas utiliser plus de quatre illustrations (Crouzet, sd).

Les tableaux et figures (graphiques, histogrammes, dessins ou photographies) sont utilisés pour illustrer le texte. Préférez une figure à un tableau, sauf si ce tableau apporte des informations supplémentaires. Il faut cependant à tout prix éviter les informations redondantes (texte, tableau et figure).

Lors de la rédaction finale, vérifiez donc s'il n'y a ni trop ni trop peu d'illustrations et qu'il est possible de prendre correctement connaissance du contenu par la lecture des seuls tableaux et figures.

« Il ne s'agit pas de recopier un cahier de laboratoire mais d'en extraire les résultats pertinents, en accord avec les objectifs définis, ceux qui au delà du simple commentaire sont susceptibles de donner lieu à interprétation et discussion et par là même orientent la suite de l'exposé. » (Crouzet, sd). Cependant, à moins que ces informations aient un intérêt particulier, il ne faut pas décrire ce qui n'a pas fonctionné, les résultats non significatifs et sans intérêt (Malov, 2001).

Dans le texte, il faut décrire les résultats présentés dans les tableaux et figures. Il ne faut pas se contenter de dire : « les résultats sont présentés dans le tableau 2 » mais plutôt « les mesures effectuées montrent une influence de la température sur la germination (Tableau 2) » (O'Connor, 1991).

Discussion et conclusions

Cette partie est celle dans laquelle vous avez le plus de libertés :

  • elle ne doit pas être longue mais doit contenir tous les arguments de la démonstration ;
  • il ne faut pas résumer les résultats mais y faire référence ;
  • il faut expliquer pourquoi les nouveaux résultats améliorent la connaissance scientifique (Malov, 2001).

Si l'introduction contient une question, c'est dans cette partie-ci que la réponse doit se trouver.

La discussion :

  • doit au minimum mettre en rapport les résultats et l'hypothèse de départ et, si celle-ci est rejetée, apporter une explication ;
  • doit aussi expliquer des résultats ou observations non attendus ;
  • doit par ailleurs faire le lien avec les recherches précédentes ;
  • doit être critique, donner les limites de la recherche réalisée.

« Can my hypothesis be refuted? Can my results have another explanation? » (Booth, 1975). Il ne faut donc éliminer aucune piste et envisager toutes les hypothèses plausibles, faire preuve de créativité.

Si la discussion est courte, elle peut être présentée dans les conclusions.

Si la conclusion est essentielle, elle sera peut-être citée dans de nombreux articles et ouvrages. Sa rédaction doit donc être réalisée avec le plus grand soin.

Les informations présentées dans le résumé, l'introduction et la discussion peuvent même être paraphrasées dans cette partie. Il ne doit cependant pas s'agir d'un résumé (plutôt un « summary »).

Les résultats qui ne sont pas statistiquement significatifs peuvent aussi être discutés s'ils peuvent suggérer quelque chose d'intéressant. Ils ne peuvent en aucun cas être à la base de la discussion.

Il ne devrait pas y avoir de répétitions entre la partie résultats et la partie discussion. Certaines revues, pour les articles courts, font un seul chapitre de ces deux parties.

Les illustrations

Présentation

  • pour les tableaux, le titre apparait au-dessus ;
  • pour les figures (graphiques, dessins, photographies ou cartes), il apparait en dessous.

Il faut penser à :

  • rédiger des légendes explicites (puisque la figure doit être « lisible » sans le texte) ;
  • tenir compte des échelles (pour les représentations d'organismes ou d'objets) ;
  • au besoin, récrire les repères (flèches, annotations, etc.) nécessaires à la compréhension.

Pour les revues bilingues, le titre et les légendes doivent être traduit dans les deux langues.

Les tableaux et figures sont transmis sur des pages séparées (et dans des fichiers séparés). S'ils sont intégrés dans le texte, il y a de grands risques pour qu'ils aient été modifiés par le logiciel de traitement de texte et qu'ils soient inutilisables ou d'une qualité insuffisante.

La bibliographie

Un article scientifique se caractérise par une bibliographie solide. C'est la dernière section d'un article scientifique (sauf s'il y a des annexes, ce qui est rare, qui viendront alors après la bibliographie).

Il n'y a malheureusement pas un seul style d'écriture bibliographique mais plusieurs dizaines. Ils varient principalement dans la séquence de présentation des éléments (auteur(s), titre, date, etc.).

L'objectif d'une bibliographie est de permettre au lecteur de retrouver les documents cités. Il doit pouvoir poursuivre le sujet avec des publications facilement accessibles.

Il est donc vivement déconseillé de citer des documents non publiés ou difficiles à trouver.

Tous les documents utilisés doivent être cités dans le texte, avec renvoi à la bibliographie. Par corollaire, tous les documents présents dans la bibliographie doivent être cités au moins une fois dans le texte.

Pour les articles de synthèse ou les publications où le nombre de pages est strictement limité, il faut rester attentif à réduire le nombre de citations aux références les plus pertinentes.

Il ne faut jamais citer des travaux que l'on n'a pas lu mais citer l'auteur qui y fait référence. Il s'agit d'une citation de seconde main. On crée une note en base de page indiquant « X, 2005 cité par Y, 2008 ». Dans la liste bibliographique n'apparait que « Y, 2008 ».

Les styles bibliographiques

Les styles bibliographiques peuvent être séparés en deux grands groupes avec :

  • le système dit de « Vancouver » avec des citations numériques qui renvoient à un numéro d'apparition dans la liste bibliographique (classement par ordre d'apparition dans le texte) ;
  • le système de « Harvard » avec des citations « auteur-date » qui reprennent le même binôme (auteur + date) pour la citation dans le texte et pour les références dans la liste bibliographique (par ordre alphabétique et chronologique).

En science exacte, la tendance est plutôt aux styles « auteur-date » bien que des revues prestigieuses (comme Science ou Nature) maintiennent l'utilisation d'un style numérique plus généralement utilisé en sciences humaines. Dans cet ouvrage, pour les règles et les exemples, nous avons adopté le style « auteur-date »

Styles bibliographiques les plus utilisés (exemple pour un article de périodique) :

Style

Citation

Référence

American Medical Association

1

1. Guillemet TA., Maesen P., Delcarte É., Lognay GC. Factors influencing microbiological and chemical composition of South-Belgian raw sludge, Biotechnol. Agron. Soc. Envir. 2009;13(2):249-255.

American Psychological Association

(Guillemet, Maesen, Delcarte & Lognay, 2009)

Guillemet TA., Maesen P., Delcarte É. & Lognay GC. (2009). Factors influencing microbiological and chemical composition of South-Belgian raw sludge. Biotechnologie, Agronomie, Société et Environnement, 13(2),249-255.

Chicago Manual of Style (Author-Date format)

(Guillemet et al., 2009)

Guillemet, Thibault, Philippe Maesen, Émile Delcarte and Georges Lognay. 2009. Factors influencing microbiological and chemical composition of South-Belgian raw sludge. Biotechnologie, Agronomie, Société et Environnement 13, no 2 (jun 1): 249-255.

Harvard Reference format 1 (Author-Date)

(Guillemet et al., 2009)

Guillemet TA. et al., 2009. Factors influencing microbiological and chemical composition of South-Belgian raw sludge. Biotechnol. Agron. Soc. Envir., 13(2),249-255.

IEEE

1

1. TA. Guillemet, P. Maesen, É. Delcarte. and GC. Lognay, « Factors influencing microbiological and chemical composition of South-Belgian raw sludge, » Biotechnologie, Agronomie, Société et Environnement, vol 13, no. 2, 2009, pp. 249-255.

National Library of Medicine

1

1. Guillemet TA, Maesen P, Delcarte É, Lognay GC, Factors influencing microbiological and chemical composition of South-Belgian raw sludge. Biotechnol. Agron. Soc. Envir. 2009 jun 1;13(2):249-255.

Nature Journal

1

1. Guillemet, TA. et al. Factors influencing microbiological and chemical composition of South-Belgian raw sludge. Biotechnol. Agron. Soc. Envir. 13, 249-255(2009).

Vancouver

1

Guillemet TA, Maesen P, Delcarte É, Lognay GC. Factors influencing microbiological and chemical composition of South-Belgian raw sludge. Biotechnol. Agron. Soc. Envir. 2009 jun 1; 13(2):249-255.

Quelques règles

Pour les citations :

  • il faut citer le document à la fin de la phrase (par exemple : « (Brown, 1994) » ou « tel que le mentionne Brown (1994) ») ;
  • deux citations seront séparées par « ; » (par exemple : « (Brown, 1994 ; Dupont, 2000) ») ;
  • s'il y a deux citations d'un même auteur pour une même année, on ajoute une lettre après l'année (par exemple : « (Brown, 1994a ; 1994b) »). Ces lettres ajoutées dans la citation sont reproduites dans la bibliographie ;
  • les citations d'articles « sous presse » ou « acceptés » peuvent être incluses dans la liste mais pas les documents « en préparation », « soumis » ou « communication personnelle » qui, à la rigueur, peuvent être décrits en note de bas de page ;
  • les rapports internes non publiés, les cours et les mémoires ne peuvent pas être repris dans une bibliographie scientifique.

Dans la bibliographie :

  • les références sont classées dans l'ordre alphabétique des noms d'auteur et par ordre chronologique de date pour un même auteur ;
  • la référence à un auteur unique précède toujours une référence à ce même auteur accompagné de coauteur(s) ;
  • l'information est transcrite comme dans la source (sauf ponctuation et majuscules) ;
  • le nom et les initiales des auteurs sont repris comme dans la source mais inversés si nécessaire (prénom derrière le nom pour le tri alphabétique) ;
  • pour les collectivités (nom d'une institution), il faut les citer comme dans la source (exemple : « Unesco ») ;
  • le nombre de pages d'une monographie ne doit pas être mentionné mais bien les pages de début et de fin d'un article ou d'une participation à un ouvrage collectif ;
  • l'italique est utilisé pour le titre d'une monographie, le titre d'un périodique, le titre d'un ouvrage collectif.

Les titres des périodiques sont abrégés selon la norme ISO 833 (1974). Ceux qui ne comportent qu'un seul mot ne s'abrègent pas. En général, les éditeurs impriment le titre abrégé dans l'en-tête des articles. Il existe aussi des listes à jours comme la liste Science and Engineering Journal Abbreviations (University of British Columbia) ou la journal database (National Center for Biotechnology Information).

Exemples de références

Le tableau ci-dessous reprend les principaux types de documents rencontrés.

Les autres types non présentés peuvent en être déduits (par exemple : la présentation d'un rapport suit le même schéma que celle d'un livre).

Article de revue

Lopez B., 2007. Cold scapes. Natl. Geogr., 212(6), 136-154.

Livre

Büttner N., 2007. L'Art des paysages. Paris : Citadelles & Mazenod.

Chapitre de monographie

Ennos R.A., 1990. Detection and measurement of selection: genetic and ecological approaches. In: Brown A.H.D., Clegg M.T., Kalher A.L. & Weir B.S., eds. Plant population genetics, breeding, and genetic resources. Sunderland, MA, USA: Sinauer Associates Inc., 200-214.

Thèse de doctorat

Heinesch B., 2007. Mesure et analyse du transport advectif de CO2 dans une forêt sur versant. Thèse de doctorat : Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux (Belgique).

Compte-rendu de conférence

Charudattan R., 1996. Pathogens for biological control of water hyacinth. In: Charudattan R., Labrada R., Center T.D. & Kelly-Begazo C., eds. Strategies for water hyacinth control. A report of a panel of experts meeting, 11-14 September, 1995, Fort Lauderdale, Florida. Roma: FAO, 90-97.



La Rédaction

Principes

Avant d'entamer la rédaction proprement dite, il faut avoir en tête la structure de l'article, rédiger les sous-titres des parties et en quelques phrases les contenus qui y seront abordés, choisir, pour la partie « résultats », les graphiques et tableaux qui seront utilisés.

Il s'agit de trouver le ton juste et de faire preuve de rigueur. En matière de style, il faut veiller à la lisibilité et à la clarté du texte (Labasse, 2001). La précision est aussi essentielle.

La lisibilité est assurée par :

  • un choix judicieux du vocabulaire, en utilisant le lexique du public cible ;
  • une syntaxe ne demandant pas au lecteur des efforts de mémoire inutiles, utilisant des phrases courtes et faisant des rappels fréquents.

Les phrases courtes, de structure simple, sont donc de loin préférables aux longues démonstrations, il ne s'agit pas d'écrire un roman (Ricordeau, 2001). Cependant, afin d'éviter les problèmes de rythme, il faut éviter de placer consécutivement trop de phrases courtes de type « sujet, verbe, complément ».

La clarté permet une meilleure compréhension du texte :

  • Le texte doit être cohérent et sans ambiguïtés (lorsqu'on écrit : « la température a baissé : la réaction s'est ralentie » cette phrase est ambiguë, quelle est la cause, quel est l'effet ? par quoi faut-il remplacer les « : » donc ? car ? mais ?) ;
  • Le lecteur doit pouvoir se représenter ce qui est écrit. Les descriptions et le vocabulaire doivent donc être précis et faire référence aux connaissances du lecteur.

Pour éviter les imprécisions, il faut bannir du vocabulaire les adverbes « quelques », « certains », « plusieurs » ou « beaucoup » qui sont sujets à subjectivité. Il faut impérativement donner un nombre, une quantité précise.

Le langage doit de toute façon être simple, clair et concis. Il vaut mieux se limiter à une idée par phrase. Dans les textes en anglais, l'idée maîtresse se touve dans la première phrase du paragraphe. Cela rend le texte plus facile à lire et évite des développements parfois inutiles.

Il ne faut pas oublier qu'écrire une communication scientifique, c'est aussi un état d'esprit. Il faut impérativement se mettre à la place du lecteur, le reste devrait en découler automatiquement. La rédaction reste cependant un long cheminement qui se déroule étape par étape, progressivement pour chaque partie.

Le style

Il faut utiliser un vocabulaire adapté au contexte. Booth (1975) donne à ce sujet des conseils très avisés pour la rédaction en anglais : « Written English at its best is virtually the same as spoken English at its best. Grandiloquent writing – in science – is no longer fashionable. What we have to do is to convey ideas effectively, to make it easy for the reader to understand what we write, not to impress him with our vocabulary. Indeed, writers who use pompous language may even be under suspicion of having nothing important to say! Try to envisage your readers. Write especially for them, in a manner not too technical, not too elementary. »

Les données communément admises sont écrites au présent.

La description de l'expérimentation est faite au passé, de préférence à la voie passive afin d'éviter d'utiliser la première personne (je ou nous) dans la phrase. Il convient donc de remplacer, par exemple, « nous avons mesuré la longueur des feuilles toutes les 24h » par « la longueur des feuilles a été mesurée toutes les 24h ».

La règle qui veut qu'on évite d'utiliser la première personne « qui donne une connotation subjective contraire aux principes mêmes de la méthode expérimentale » (Reding, 2006), est une règle immuable, en principe respectée par tous.

Certaines revues tolèrent cependant l'utilisation de la première personne lors de la description de ce qu'a fait l'auteur, ce n'est cependant pas la règle, loin de là.

Il faut impérativement éviter d'utiliser des phrases qui ne contribuent pas à la compréhension. Il ne faut pas hésiter à raccourcir (ou à supprimer complètement) certaines phrases ou parties de phrases. Par exemple « le fait que... » est à supprimer ou « en vue de... » à raccourcir simplement par « pour... ». Le titre d'un tableau de résultats ne doit pas commencer par « Résultats de... ». En bref, ne pas utiliser plus de mots que nécessaire (Malov, 2001).

Enfin, dans la construction des phrases, il faut utiliser le verbe « être » avec parcimonie. On préfèrera donc « il y avait six échantillons dans l'étude » à « six échantillons ont été utilisés ».

L'orthographe

Même si l'acquisition des compétences orthographiques est un objectif de l'enseignement obligatoire, cet objectif n'est pas toujours atteint.

Soyez particulièrement attentif à fournir un texte exempt de fautes orthographiques, grammaticales, etc. au risque de voir votre texte refusé d'emblée, sans autre analyse.

Vérifiez par ailleurs si l'éditeur adopte la nouvelle orthographe (accent grave, accent circonflexe, noms composés, nombres... voir : http://www.orthographe-recommandee.info/) comme c'est le cas pour ce manuel.

Malgré les outils d'aide à la rédaction que proposent les logiciels modernes de traitement de texte, il convient toujours de travailler avec un dictionnaire, pour contrôler le sens et l'orthographe des mots, et une « bonne grammaire ». Des ouvrages orientés sur la rédaction (Griselin, 1999 ; Dalcq, 1999) sont également d'une aide précieuse.

Notez par ailleurs que contrairement aux correcteurs orthographiques, les correcteurs grammaticaux sont peu fiables. Même s'ils tiennent compte de l'environnement des mots, ils ne parviennent pas à analyser des phrases même simples. D'autres fonctions du traitement de texte doivent également être utilisées avec prudence (la césure automatique, la capitale automatique après un point, etc.).

Les noms et organismes

Tout organisme vivant, à sa première mention dans le texte et le résumé, est cité par son nom scientifique complet, suivi du parrain. Dès la deuxième citation dans le texte, le genre est abrégé.

Pour les composés chimiques :

  • les règles internationales en matière de nomenclature émises par la IUPAC (1987) – International Union of Pure and Applied Chemistry sont suivies ;
  • le nom scientifique de certains composés étant très long, les auteurs peuvent joindre, à la première mention du nom commun du composé, son numéro d'enregistrement CAS (Chemical Abstracts Service).

Pour les composés biochimiques :

  • ce sont les recommandations de l'IUBMB (1992) – International Union of Biochemistry and Molecular Biology qui sont généralement suivies, parfois en accord avec la IUPAC ;
  • les noms commerciaux et les marques déposées qui seraient utilisés en complément sont signalés par un « * » et accompagnés de l'identification du fabricant.

Les majuscules

Il y a quelques règles de base pour utiliser les lettres capitales (majuscules) mais elles diffèrent parfois d'une langue à l'autre (« le Parlement belge » mais « the British Parliament »).

Les sigles s'écrivent toujours en lettres capitales (sans point). Les lieux géographiques ou les organismes uniques (noms d'institutions) également. Utilisez les capitales systématiquement dans les noms propres ou noms de marques.

Si vous avez un doute, n'utilisez pas de majuscules.

Les abréviations

Une abréviation qui :

  • ne se compose que des premières lettres du mot se termine par un point (exemple : référence = réf.) ;
  • se termine par la dernière lettre du mot ne comporte pas de point final (exemple : boulevard = bd).

L'abréviation de groupes de mots ne comporte pas de point final (exemple : « ce qu'il fallait démontrer » = CQFD ou cqfd).

Il y a cependant des exceptions consacrées par l'usage (Perrousseaux, 2000).

Page d'accueil de RédAction

Liste des chapitres :

  1. Un article scientifique
  2. Une question de méthode
  3. Le choix de la revue
  4. Le facteur d'impact
  5. Le droit d'auteur
  6. Le libre accès
  7. La structure de l'article
  8. La partie liminaire
  9. Le corps de l'article
  10. Les illustrations
  11. La bibliographie
  12. La rédaction
    • Principes
    • Le style
    • L'orthographe
    • Les noms et organismes
    • Les majuscules
    • Les abréviations
    • La ponctuation
    • Les énumérations
    • Les titres et sous-titres
    • Les nombres
    • Les formules mathématiques
    • Les unités de mesure
  13. La relecture
  14. La soumission
  15. L'épreuve
  • Bibliographie
  • Index
  • A propos de RédAction

La ponctuation

Les phrases se terminent par un point final, un point d'exclamation, un point d'interrogation, etc. ou des points de suspension. Le point final se met avant ou après le guillemet fermant suivant le contexte, il n'est pas doublé.

La virgule sépare les parties d'une proposition ou d'une phrase à condition qu'elles ne soient pas déjà réunies par les conjonctions et, ou, ni. Elle sépare aussi les énumérations. On ne met pas de virgule avant une parenthèse, un tiret ou un crochet.

Le point virgule sépare différentes propositions de même nature. Le deux-points introduit une explication, une citation, un discours, une énumération. Les points de suspension sont toujours au nombre de trois (on leur préfère néanmoins « etc. »).

Les parenthèses intercalent une précision dans la phrase. Les crochets indiquent une précision à l'intérieur d'une parenthèse ou une coupure dans une citation.

La gestion des espaces en usage avant et après les signes de ponctuation est précise (Perrousseaux, 2000). Le tableau ci-dessous présente les principales règles en vigueur pour la langue française.

L'espace (nom féminin !) qui précède les signes de ponctuation est « une espace insécable », caractère auquel les professionnels de l'édition de texte sont attachés et qui évite qu'un signe de ponctuation ou une unité ne se retrouve seul en début de ligne. Dans les traitements de texte, il peut être simulé par l'« espace insécable ». En anglais, il n'y a jamais d'espace avant les signes de ponctuation.

Principales règles d'utilisation des espaces avec la ponctuation pour la langue française :

Signe de ponctuation

                                

Espace avant  

Espace après

Virgule

,

non

oui

point

.

non

oui

deux-points

:

oui

oui

point-virgule

;

oui

oui

point d'exclamation

!

oui

oui

point d'interrogation

?

oui

oui

parenthèse ouvrante

(

oui

non

parenthèse fermante

)

non

oui

crochet ouvrant

[

oui

non

crochet fermant

]

non

oui

guillemets ouvrants

«

oui

oui

guillemets fermants

»

oui

oui

apostrophe

'

non

non

points de suspension

...

non

oui

Les énumérations

Les énumérations sont introduites par un deux-points.

Employé seul, le tiret (« – ») signale chaque terme d'une énumération.

Les énumérations :

  • de premier rang sont introduites par un tiret et se terminent par un point-virgule, sauf la dernière qui se termine par un point final ;
  • de second rang sont introduites par un tiret décalé et se terminent par une virgule.

Les titres et sous-titres

Les titres et sous-titres (ou intertitres) permettent le découpage du texte et en améliorent la compréhension.

On ne met jamais de point, de virgule ou de point-virgule à la fin d'un titre.

Les nombres

Les nombres de un à neuf sont écrits en toutes lettres, sauf :

  • lorsqu'il s'agit de quantités suivies d'une unité de mesure ;
  • si des nombres à une unité de base (de un à neuf) et des nombres à deux unités de base ou plus (plus de neuf) se retrouvent dans la même phrase et désignent des unités de même nature.

En début de phrase, un nombre, quel qu'il soit, est toujours épelé.

Les années sont indiquées par quatre chiffres.

En français, il faut une espace (fine si possible) entre les milliers (sauf pour les dates). En anglais on utilise la virgule.

Les données numériques ne doivent pas comporter plus de chiffres significatifs que la précision des mesures ne l'autorise ou ne le nécessite et d'une manière générale, il faut se conformer aux règles de la norme ISO 31 (ISO, 1993).

Les formules mathématiques

Pour composer des formules mathématiques, il est préférable d'utiliser un éditeur d'équations (inclus dans les différents logiciels de traitement de texte).

Les conventions les plus utilisées préconisent :

  • d'utiliser l'alphabet latin ;
  • d'écrire en italiques les lettres minuscules qui correspondent à des variables, des inconnues ou des indices - à l'exception des lettres grecques (minuscules ou majuscules) qui ne sont jamais écrites en italiques ;
  • d'écrire en lettres normales les noms des fonctions usuelles (sin, cos, ln, log, etc.) ;
  • d'écrire capitales grasses (ex : A) les ensembles de nombres.

Pour être facilement identifiées dans le texte, les équations sont numérotées.

Les unités de mesure

Les normes ISO 31 « Grandeurs et unités » et ISO 1000 « Unités SI et recommandations pour l'emploi de leurs multiples et de certaines autres unités » (ISO, 1993) doivent être respectées pour ce qui concerne les grandeurs physiques, les équations, les dimensions et les symboles des grandeurs et des unités.

Les abréviations de ces unités peuvent être utilisées sans autre définition.

Dans le texte, les unités figurent en toutes lettres, sauf si elles sont précédées d'un nombre, auquel cas c'est l'abréviation internationale qui sera utilisée (min, d, g, m, J, etc.).

Dans l'expression des dimensions d'une grandeur, l'exposant négatif sera utilisé de préférence à la barre de fraction (m·s-2 et non m/s2).

La Relecture

Relire

Il est utile de soumettre un avant-projet de texte à un collègue ou à une connaissance. À force d'être penché trop longtemps sur un texte, des évidences n'apparaissent plus (il en est de même pour les fautes de grammaire, d'orthographe ou de frappe).

Il faut laisser passer un certain temps avant de relire le texte. La lecture à haute voix améliore la qualité du travail de relecture. Il faut par exemple repérer les phrases qu'il faut relire deux fois et les récrire. Les erreurs les plus fréquentes sont les doubles négations ou les effets de deux variables différentes sur deux sujets différents.

Pour repérer des fautes d'orthographe, de grammaire ou de frappe, la lecture en sens inverse (commencer la lecture par la dernière phrase et remonter vers le début du texte) est une technique assez efficace permettant de faire partiellement abstraction du sens.

Lors d'une dernière lecture, il est intéressant de se poser les mêmes questions que celles qui seront posées aux lecteurs (les « pairs ») qui devront évaluer le travail.

Les questions

Pour information, ci-dessous la liste des questions posées par le comité de rédaction de la revue BASE (Biotechnologie, Agronomie, Société et Environnement) :

  • La contribution est-elle nouvelle ou originale quant à sa conception, son application ou en tant que synthèse ?
  • Le titre est-il convenable et bien approprié ?
  • Le résumé et les mots-clés sont-ils représentatifs du texte ?
  • Les objectifs sont-ils clairement définis et en accord avec le contenu du manuscrit ?
  • Toutes les parties du manuscrit justifient-elles une publication ?
  • La présentation du texte est-elle claire, logique, concise et bien organisée ?
  • Certaines parties devraient-elles être développées, condensées ou agencées autrement ?

La partie expérimentale est-elle suffisamment ou trop détaillée ?

  • Pour les tableaux et illustrations :
    • sont-ils tous nécessaires ?
    • leur présentation est-elle satisfaisante ?
  • Les interprétations et/ou les conclusions sont-elles valables et découlent-elles logiquement des données fournies ?
  • Pour la liste bibliographique :
    • est-elle suffisante ?
    • est-elle adéquate ?

La Soumission

Soumettre

Lorsque l'article est prêt et qu'il respecte au maximum les consignes aux auteurs, il est soumis à l'éditeur ou au rédacteur en chef de la revue.

Il peut être soumis :

  • de manière classique avec un à trois exemplaires (en général en double interligne) accompagné d'une lettre et d'une copie sur support informatique ;
  • de manière exclusivement électronique (par courriel ou via un site Web). Cette procédure, largement généralisée, prévoit par ailleurs l'envoi d'un accusé de réception à tous les auteurs.

Tous les éditeurs demandent qu'un auteur soit désigné comme auteur correspondant. C'est lui qui transmet le manuscrit et qui correspondra avec l'éditeur.

L'auteur correspondant :

  • ne doit pas nécessairement être le premier auteur ;
  • parfois, pour des raisons pratiques, c'est l'auteur qui est géographiquement le plus proche de l'éditeur ou qui est le plus facilement joignable.

Une fois l'article réceptionné, il va être soumis à un comité de rédaction qui choisira un ou deux lecteur(s) extérieur(s), les « pairs » (en anglais, on parle de « peer reviewing ») qui vont lire l'article. Cette lecture s'effectue en double aveugle. Le lecteur ne sait pas qui est l'auteur de l'article et l'auteur ne sait pas qui est le lecteur. Dans certains cas, le lecteur peut cependant accepter de se faire connaitre de l'auteur et lui permettre d'entrer directement en contact avec lui.

Votre article devra faire l'objet de modifications en fonction de l'avis du comité de rédaction et des lecteurs. Ils ont en général à répondre à une liste de questions posées aux « pairs ». Outre les modifications mineures de forme et de fond, il vous faudra peut-être opérer des modifications plus profondes en fonction de la réponse à ces questions.

Les suites

Après un délai qui varie en fonction du nombre d'articles que reçoit la revue et du chemin que va parcourir l'article (entre un et trois mois), le comité de rédaction ou d'évaluation recommandera :

  • l'acceptation ;
  • l'acceptation après révision mineure. Il fournira éventuellement des suggestions pour améliorer le manuscrit ;
  • une révision approfondie (avec des suggestions également) ;
  • le rejet (en général motivé).

Les motifs de rejet ou de demande de révision les plus fréquents portent sur :

  • le champ de la revue (l'article n'entre pas dans les domaines traités par la revue) ;
  • l'originalité (le sujet a déjà été traité dans un autre article) ;
  • le respect du guide des auteurs (nombre de pages, traductions, format des illustrations...) ;
  • la bibliographie (actualité, types de documents, qualité) ;
  • la forme du texte (IMReD, syntaxe, orthographe) ;
  • la qualité scientifique :
    • hypothèses absentes ou peu précises,
    • plan expérimental mal décrit ou faible,
    • résultats pauvres, mal présentés ou incohérents,
    • analyse incomplète,
    • conclusions et discussion hâtives ou peu en rapport avec la recherche.

Si l'article est accepté, l'éditeur ou le secrétariat d'édition :

  • entrera en contact avec vous. Il demandera éventuellement des précisions sur certains points ;
  • fournira une épreuve pour correction ;
  • demandera de préciser le nombre de tirés à part désirés (de moins en moins pratiqué avec l'édition électronique) ;
  • fournira éventuellement une adresse DOI ou Handel afin que l'auteur puisse déjà faire référence à son article dans une autre publication ou dans une bibliographie.

Après parution, l'auteur peu recevoir de un à trois exemplaires du numéro de la revue et/ou des tirés à part à distribuer à la demande, à déposer à la bibliothèque et chez des collègues.

Les signes de correction

La correction de l'épreuve doit être effectuée avec précision. Il existe un ensemble de signes conventionnels utilisés pour corriger les épreuves.

Ils sont particulièrement utiles parce qu'ils permettent de donner des instructions précises et non ambigües aux metteurs en pages qui peuvent éventuellement ne pas comprendre la langue du texte.

Avec la transmission électronique des documents, la fonction « suivi des corrections » des traitements de texte est d'une grande utilité. S'il s'agit d'un document déjà mis en pages (en général au format pdf), les commentaires et demandes de corrections sont alors généralement fournis sur un document séparé.

Cette création est mise à disposition sous une licence creative Commons.

Source: RedAction

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